Marcher
traverser
les épines
les ronces
s'extirper
des racines
avancer
même si on doit
s'arracher
un bout
de sois même
avancer encore
avancer vite
avant
que ne se referme
le piège
que nous tend
notre propre bête
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Comme toutes les semaines
j'ai eu la joie de garder mon petit Juanin
j'ai l'habitude de lui chanter des chansons
en espagnol (je ne lui parle qu'en espagnol)
des chansons de la mano negra , du film vivre vite,
de Paco Ibañes , la llorona etc,,,
et j'ai bien vu qu'il bougeait la tête
et qu'il remuait les bras
alors j'ai pris mon Didgeridoo
et lui ai donné une boite métallique et
avec sa cuillère qu'il avait dans la main
il m'a accompagné en criant
cela à été un inoubliable moment
déjà un vrai petit punk
Aujourd'hui vêtu de mots
des mots costard cravate
j'ai pensé à la mort
pas à la grande mort
pas à celle
dont tout le monde parle
sans jamais l'avoir vu
j'ai pensé à la toute petite
celle dont personne parlera
à la mienne
c'est la première fois
qu'elle traverse mon esprit
un truc de vieux sans doute
c'était tellement étrange
que j'ai tout de suite
pensé à autre chose ...
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Les mots du corps
parlent pour ne rien dire
ils s'adressent au regard
les mots du corps
parlent aux yeux du cœur
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Aucune peur du vide
il est là
sans limite
comme une lumière
comme un appel au regard
seul le jardin
semble m'entourer
et faire rebondir
ce regard
vers les dedans
qui se multiplient
et se perdent
dans des questions futiles
comme un écho
à d'autres vides
les pinceaux sont toujours là
pour les combler
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fin des rencontres avec les classes à St Gervais
on termine par les tout petits
encore une belle expérience
Je pourrais
fermer les yeux
et m'oublier
dans mes profondeurs
rien ne m'oblige
à participer aux précipitations
incessantes du dehors
mais il y a le ménage
et le repas à préparer
le jardin qui déborde
les papiers qui s'accumulent
sur le bureau
les rdv avec les médecins
les courses à faire
le petit qui va arriver
rendre visite à mi madre
un tableau a finir
un autre en chantier
une toile à préparer
un poème qui me trotte
dans la tête ,,,
je rêve d'une vie sans ,,,
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Un jour de plus
empêtré dans les mots
le genre de mots
qui n'accrochent pas
qui glissent
des mots
d'un je
d'un je de plus
rien de plus
qu'un je en plus
j'ai marché aujourd'hui
sous un peu de pluie
accompagné d'un malaise
sans mots
qu'une faible fêlure
laisse passer
sans savoir pourquoi
et l'atelier qui s'impatiente
prêt à me faire cracher
l'espoir qui rôde encore
au milieu de mes pinceaux
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Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres
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