Le soleil me défie
sa lumière explose
dans l'atelier
elle s'impose
elle occupe
elle s'étale
elle repeint tout
la moindre ombre
est traquée
repoussée
annihilée
je reconnais
rapidement
ma lourde défaite
j'aurais
tellement aimé
j'aurais du ouvrir
un de mes vieux pots vide
et le remplir
de cette lumière
S'installer dans l'attente
s'y asseoir nu
faire place nette
dehors et dedans
et bien dégager
tous les accès
les mots peuvent
entrer partout
et surtout par les blessures
se frayant un chemin
à même les douleurs
se préparer dans l'attente
à recevoir les mots
tous les mots
même ceux qui laissent
des traces rouges
sur mes pages
Tout droit
on y va
mais rarement
tout droit
on tergiverse
on doute
on a peur
on y va
parce qu'il faut
à recul-ont
on fait semblant
de pas savoir
ou va le chemin
mais on y va
par des détours
mais on y va
Là
tout de suite
l'été
il fait bon
les choses sont plus faciles
on s'étale
tout est ouvert
les gestes aussi
sont ouverts
on attend rien
on écoute
on s'écoute
on sait que ça ne va pas durer
mais tout est léger
et je tente
de peindre
le chant des oiseaux
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres