je suis
revenu
frapper
à ta porte
revenu
frapper
elle
s'ouvre
sur la mer
ta mer
qui
m'a englouti
voila un peu comment cela va se presenter
il ne me reste plus qu'à accrocher les poèmes
à l'aide de petites épingles à linge
les pages pourront se prendre et se lire
car elles ne sont pas fixe elles sont juste posées
merci à fabrice et à fifi pour les soudures
grillage de jardin filets papier peint toile de jute
set de table lien et acrylique sans support
Le corps transparent
sans bouche à ouvrir
sans passé
devant un paysage vide
à l'écoute du silence
venu du néant
j'attends le tout
je t'attends toi
respirer
les mots
du dehors
les
respirer
profondement
les
inhaler
consciencieusement
s'en inspirer
s'en
oxygener
pour les mélanger
aux mots
du dedans
et les diluer
aux maux
du dedans
Quand vient le jour
Choisi par la nuit
Chaque chose
Qui sort de l'ombre
Percute avec fracas
La lumière des autres
Même ma main
Déchire
La limite des pages
Afin que les lettres
S'échappent du papier
Remontent
Le long de mon bras
Réécrivent mon corps
Remplissent à nouveau
Ma tasse de café
Débarassent la table
Sortent la poubelle
Puis
Ouvrent la fenêtre
Car le moment
Est venu pour elles
D'écrire
De leurs propres ailles
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres
