ouvrir les yeux
sourire
suivre le mouvement
là ou il veut
onduler
là ou il veut
aller
se laisser porter
dans la nuit
jusqu'à attendre
le jour
traverser le noir
jusqu'au rouge
lever les bras
devenir oiseaux
et explorer le monde
J'aimerais tant
que mes vers embaument
tes doigts
et que quand tu froisses
la feuille
tu entendes leur musique
Pourrais-je encore
longtemps contenir
ce qui a déjà commencé
le trait de lumière
à déjà croisé
le fer avec toutes
les sortes de noir
pourrais je encore
longtemps retenir
ce qui n'aurait jamais
dû finir
Le vent soulève ma feuille
et recompose le poème
à l'intérieur même du poème
il ouvre d'autres portes aux sens
et m'invite à y entrer
le vent est un merveilleux poète
énormément de monde
les fenêtres
J'aime ce qu'il ne faut pas
J'aime me perdre dans la jonction
Et tomber en prenant appuis
J'aime ce qui ne compte pas
J'aime cette étrangère d'ébène
Et parler au vide pour le combler
J'aime ce qui ne compte pas
J'aime cette blessure dans la bouche
Qui enclenche les sens
Et j'aime l'instant exacte
Ou la raison frôle la folie
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres