Le vent soulève ma feuille
et recompose le poème
à l'intérieur même du poème
il ouvre d'autres portes aux sens
et m'invite à y entrer
le vent est un merveilleux poète
énormément de monde
les fenêtres
J'aime ce qu'il ne faut pas
J'aime me perdre dans la jonction
Et tomber en prenant appuis
J'aime ce qui ne compte pas
J'aime cette étrangère d'ébène
Et parler au vide pour le combler
J'aime ce qui ne compte pas
J'aime cette blessure dans la bouche
Qui enclenche les sens
Et j'aime l'instant exacte
Ou la raison frôle la folie
Le vent soulève ma feuille
et recompose le poème
à l'intérieur même du poème
il ouvre d'autres portes aux sens
et m'invite à y entrer
le vent est un merveilleux poète
Je hais les pierres de leur palais
je hais les pierres de leur église
je hais les pierres de leur caserne
je hais les pierres
qu'ils ont à la place du coeur
je hais les pierres qu'ils veulent te jeter
je hais la lapidation
je préfère les pierres qui roulent
sur les chemins de l'errance
Je voudrais
Encore
Lancer une salve de paroles
Juste pour voir
Pour dire que je l'ai fait
Pour ne pas avoir de regrets
Un peu comme un cris
Mais pas comme un hurlement
Dont l'echo
Pareil à des boules
Irait
Sans contraintes
Sans même
Un but à atteindre
Percuter
D'autres échos
Alors l'onde de choc
Irait répercutant
Loin de ma bouche
La substance même
Du son de ma voie
Je voudrais
Les lâcher vraiment
Les lâcher
Sans espoir de retour
Dans l'espace infini
Des pensées
De ce monde
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres