Toiser les couleurs
Les mesurer
Les calibrer
Les toucher
Les malaxer
Et les laisser
Prendre leur place
Entre les couches
Entre les brèches
Afin qu’elles soient
Passerelles
Ce soir
Usure
Usure des mots
Usure des mains
Jusqu’aux ongles
Les ongles
Début de la distance
Définitive
Qui commence
Et qui ne te toucheront
Plus jamais…Il a des noms
Qui rayonnent
Qui ont des résonnances
Merveilleuses
Ils ont une telle force
Que leurs ondes de choc
Illuminent tout
sur leurs passages
Il y a des noms
Qui ne laissent rien derrière eux
Pas même le désespoir
Il y a des noms qui riment
Avec mort
Une forme mouvante
Fluctuante
Une forme naissante
Qui germe
Comme une question
Sans réponses
Une forme
Cherchant l’harmonie
Cherchant à unir
L’ombre et la lumière
L’eau et le vent…
Une étoile pour éclairer
Le chemin
Le doute circule
Dans les couloirs
Il sillonne le labyrinthe
A mes côtés
Mais au lieu
De me faire errer
Il trouve une brèche
Et me guide
Allumer un feu
Même infime
Même fragile
Même désespéré
A même la roche
Pareil à un phare
Face au néant
Et son immensité
Pour y réchauffer
Mes ailes
Et me préparer
A chevaucher
Le vent
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres
