J’ai vidé
la nuit
Avec mes
Propres mots
De ses lumières
De pacotilles
Pour te faire
De la place
J’ai vidé
la nuit
Avec mes
Propres mots
De ses lumières
De pacotilles
Pour te faire
De la place
Elle a mis
Sa robe
De lumière
Pour insuffler
A mes yeux
Ce regard
Qui recense
Les couleurs
Ce regard
Né au milieu
Des papilles
Ce regard
Qui ne pense
Qu’à toucher
Avec les ongles
De ses cils
Ce regard
Qui naguère
Frappait
Le vide
Et qui
Aujourd’hui
Vient s’enivrer
Dans le parfum
De la traîne
Que lui ont fait
Les étoiles
Quand sur le grand fleuve
Les nuages étendent
Leur cape noire
Et que leurs reflets
Sont comme
Ceux des pleurs
Comme ceux
Du feu
Dévastateur
Tes mains
sur mon rivage- visage
Sont comme les roseaux
Tendresse et baume
Quand il est fatigué
Il met sa tête
Entre ses mains
Et il ferme les yeux
Pour voir sa vie
Partir en fumée
Etre comme un jouet
Qui a trop servi
Etre là
Sans exister
Le fruit est tombé
Avant que la main
Ne le saisisse
Le fruit
Ne voulait pas
De cette main ?
J’ai fais des réserves
Avec tout
Ce que j’ai récolté
Même avec tout
Ce qui a brûlé
J’ai mis
Mon armure
Bien lustré
Et ouvert
Les mains
A la jubilation
De l’espace infini
Car il y a
Une enclave
Au milieu
De la lumière
Éclatée
Au milieu
De ce que
J’ai construit
Autour
De l’aimée
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres