Il a encore plus faim
que la mort
il choisi toujours
le bon menu
il mastique
jusqu'au bout
les couleurs
de la vie
qu'il recrache
sur les murs
qu'il traverse
en dansant
mais payera t-il
l'addition ?
Il a encore plus faim
que la mort
il choisi toujours
le bon menu
il mastique
jusqu'au bout
les couleurs
de la vie
qu'il recrache
sur les murs
qu'il traverse
en dansant
mais payera t-il
l'addition ?
Il a fait le signe
il a multiplié les signes
il a fait palpiter le chemin
et quand il se déplace
c'est l' espace
qui s'agrandit
il flotte
et se frotte à l'air
il sait ouvrir
les lèvres de la nuit
mais saura t-il
descendre vers le jour ?
Avant le poème
il y a la vie
le vie salie
par la violence
et la haine
après le poème
il y a encore
cette vie
toujours aussi sale
toujours aussi inique
il n'y a pas assez de poèmes
je porte la balafre
du soleil
sur mon âme
je porte la balafre
d'un départ
toujours en retard
le temps passe
et le chemin se lasse
de mes traces
je sais ce que je cherche
je sais que je l'ai perdu
je sais ce que je cherche
je sais qu'on me l'a volé
Un ciel gris froid
me parle par la fenêtre
gris froid
froid humide
je l'écoute
la joue
contre
la vitre
froide
et le gris
qui entre en moi
et qui me contamine
le cœur
Parfois on parle aux choses
on leur parle même tout haut
les gens croient
qu'on parle tout seul
qu'on est fou
mais ces personnes
ne savent pas écouter
j'aime chanter avec le vent
et j'aime parler avec les arbres
Amaia était ton nom
tu avais 53 ans
tu habitais Barakaldo
dans la rue des « Altos Hornos »
tu arrivais du tribunal
ils n'ont pas de nom
c'est jamais de leur faute
ils appliquent la loi
ils t'ont pris ta maison
tu t' es jeté du balcon !!!
qu'ils soient maudits...
Ce matin un rêve est mort
je lui ai fermé les yeux
c'était un vieux rêve
il m'a longtemps accompagné
c'est la dure loi du sommeil
d'autres rêves l'ont remplacé
Je suis fatigué
je ne sais plus m'y prendre
je veux écrire haine
et j'écris benne
et j'y jette toutes mes couleurs
je plante des pancartes
au milieu du jardin
je clous d'autres couleurs
autour des mots
pour qu'ils tiennent
mais le vent
qui fait ce qu'il veut
mélange le tout
et l'emporte
je ne sais plus m'y prendre
je suis fatigué
Marcher
traverser
les épines
les ronces
s'extirper
des racines
avancer
même si on doit
s'arracher
un bout
de sois même
avancer
encore
avancer
vite
avant
que ne se referme
le piège
que nous tend
notre propre bête
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres