Le temps ferme
fenêtres et portes
et coupe le conteur
la maison natale
se meurt
terrible mère
je porte tes souffrances
dans ma chair
terrible mère
Le temps ferme
fenêtres et portes
et coupe le conteur
la maison natale
se meurt
terrible mère
je porte tes souffrances
dans ma chair
terrible mère
Quand le silence
s'installe
quand le silence
s'accumule
quand il recouvre
la langue
quand il emplit
la bouche
quand il fait obstacle
à tout
quand il mange
la parole
jusqu 'à la source
ton nom devient mot de passe
Et une fois encore
il faudra bien
marcher
vers l'inébranlable
muraille
devant laquelle
j'ai toujours fait
demi tour
je n'ai plus d'ongles
Trop s'attacher
à soi-même
c'est mettre
les limites
là
ou elles
ne sont pas
c'est limiter les liens
Je veux un poème de feu
auquel aucune page
ne résiste
je veux un poème de feu
pour enflammer
toutes les pages
une à une
je veux un poème de feu
et que tout parte en fumée
et que le vent mon frère
te l'apporte
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres