Armure
sous la peau
pour rien
comme si
l'ennemi
était à l'intérieur
comme si
il fallait
protéger
le dehors
et moi
qui me croyais
inoffensif !!!
Dedans
à boire
et à manger
comme
dans les rêves
ceux qui fendent
les nuits
mais cela reste
des rêves
et à boire
que du sang
du sang
partout
et
très haut
car tout
s'ouvre
car tout
passe au vert
et il y a
la peur
la peur
de salir
le dehors
Quiero morir
j'avais huit ou neuf ans
tout est un peu confus
d'ailleurs tout ce qui touche
cette époque est troublé
repoussé
caché
enfoui
j'étais dans ma chambre
dans les sous sols du resto
ou travaillait ma mère
je lisais « Croc blanc »
et soudain des cris des hurlements
ceux de ma mère
la porte du garage s'ouvre
elle hurle
« me voy a matar
me voy a echar
delante de un camion »
je la rattrape sur la petite côte
qui mène vers la route
le passage du Gois est ouvert
il y a beaucoup de circulation
je ne me souviens pas de la fin
ce n'était pas la première fois
mais j'ai l'image dans ma tête
gravé à jamais
ma mère hurlant
et moi pleurant
suffoquant
accroché a sa blouse
et tirant de toute mes forces
pour la retenir
au dessus de mon atelier il y avait une mezanine
pleinbe à craquer de tout ce que je récuperais
la première partie de la réorganisation de mon atelier
était de se réaproprier cette pièce
pour avoir plus de place pour peindre
j'ai installé dans cette pièce
ma musique et mes livres
un lieu à moi pour écouter de la musique , lire et écrire
La surface
est là
juste avant
le fin
pleine de boue
et la semence
est là
aussi
posée
au hasard
de la lutte
des pierres
et du vent
posée là
juste avant
la reddition
posée là
dans cette immense
faille
ouverte
sur la solitude
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres