
Ce soir
Ce qui est mort
Est mort
Et je sais
Que ce qui reste
Est moins lent
Moins lourd
Ce soir
C’est moi
Qui me dresse
Au près
Au corps
Et ce qui est au loin
S’en va
Ce soir
J’aime enfin
Ma présence
Ce soir
C’est un soir
Pas comme les autres
Un soir ou tout remonte
Du dessous
Vagues après vagues
A travers les plaques
Successives
Défensives
Un soir
Dénoué
Libéré
Qui court
Dans la lumière
Un soir
Capable d’affronter la nuit
Et d’engendrer le jour
Ce soir
Il y a l’effrayante réalité
Celle qui cloue
Les réponses sur la porte
Ce soir
Les pierres du mur
Pleurent
Ce soir
Je bêche ma feuille
Comme on bêche la terre
Afin d’asphyxier les mauvais mots
Et faire place nette
Ce soir
Le doute
Habille encore
Mes mots…
Mes mots
Sous les quels
D’autres mots
Muets passent
Lentement
Trop lentement
Ce soir
Tout est encore
Trop lent
Ce soir
Je suis toujours
Empêtré
Dans la solitude
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres