Et puis soudain
Des pierres quittent la montagne
A la vitesse de l'ombre
Juste le temps
De recycler
Ce qui se meurt
Et qui nous reste
Sur les bras
Mais que peut on y faire
On ne quitte pas le parti
C'est la montagne
Qui les trahit
Et que de tout leur poids
Elle aillent
Nager ailleurs
il y a de la terre
sur moi
en moi
de plus en plus
de terre
sur moi
en moi
la terre sur moi
se mélange
à la terre en moi
elle utilse
les larmes
du dedans
pour faire
de la boue
sur moi
la terre du dedans
utilise les masques
du dehors
pour me pétrir
dedans
elles sont complices
elles se mélangent
se malaxent
jusqu'à se confondre
pour me façonner
un moule
dehors
pour moi
dedans
jusqu'a me remplacer
me faire disparaître
alors j'ai creusé
j'ai creusé
jour et nuit
j'ai creusé jusqu'à
me perdre
aux limites de moi même
grâce au fil
que tu m'as tendu
en moi
alors j'ai creusé
jour et nuit
j'ai creusé
vers toi
j'ai creusé
jusqu'à l'anneau
que tu as mis
à mon doigt
je voudrais lire ce poème à ma femme le jour de notre mariage (le 07/07/07)
cela fait 18 ans que l'on vit ensemble , nous avons trois enfants
On sent dans l'ombre
Comme un déplacement
Comme un rapprochement
Comme un dépassement
Des limites vers l'intérieur
On sent que l'on devient
Transparent
Qu'elle devient
Manteau
Enveloppe
Peau
On sent
Son odeur
Son humidité
On sent qu'elle vient
Chercher l'ombre de l'intérieur
On se sent transpercé
On devient perméable
On sent le mélange
La confusion des genres
Quand elle se retire
On sait qu'elle est encore là
Dedans
Comme si la peur du noir
Et ce qu'il occulte
Etait déjà là avant
Et que l'ombre
Ne venait
Que pour vérifier
Que je ne suis pas seul
ce matin
tout me pèse
l'air pèse
respirer pèse
me lever pèse
ma peau pèse
l'habiller pèse
regarder
par la fenêtre pèse
le ciel est lourd
ma tasse de café
est lourde
ma démarche est lourde
le quotidien est lourd
seul le sommeil
était léger
aveugle
j'ouvrais les yeux
sourd
je tendais l'oreille
et j'explosais
dans la légèreté
Ma fenêtre
A des résonnances défectueuses
Sans doute
Que l'entrepreneur
Pensait à du logement social
Et que le confort c'est relatif
qu'ils devraient
S'estimer heureux
D'avoir un toit
Que cela ne modifirait
En rien
Les échanges internationnaux
Et les risques climatiques
Et que le poète
Qui habiterait ici
Irait d'érreur en érreur
Avec de la foudre aux yeux
Et qu'il avait besoin
De pas grand chose
Pour fixer les vestiges
Et que de toute façon
Il finirait
Livre-mort
Dehors
Il y a l’appel du vide
Le vertige
La confusion
Le tumulte
Sens noyé dans les sens
J’aurais voulu
Que ma parole
Englobe l’oiseau
Que l’oiseau
Englobe l’arbre
Et que l’arbre
Disperse les nuages
Mais rien ne se construit
Sans tremblements
Car tous les jours
Suintent pareil
J’aurais voulu
Que ma parole
Enveloppe
l’horizon tout entier
Mais elle
Reste là
Langage calciné
Parmi les reflets
De la fenêtre
Alors j’attends ……
Il ne manquait plus que la pluie
Elle vient
Demeure verticale
Arroser mes angoisses
Entretenir leur croissance
A l’affût
De la moindre extension
Je tente de briser
L'encerclement
Et sa nouvelle
Strategie de la terre brûlée
Le vide s'installe
Autour de moi
A la limite de moi
Dans moi
Il suffirait donc
Que je m'encercle
Pour isoler le blocus
Mais qu'est ce
Que j'attends......
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres