La vie ne finit pas
Là ou l'on veut
Qu'elle finisse
Il ne suffit pas
D'effacer les formes
Il ne suffit pas
De supprimer le fond
La vie fini à l'envers
Un peu comme si
Le fond du vide
Effaçait sa propre
Forme
contraintes
règles
discipline
lois
limites
bornes
cadres
à ne pas dépasser
à ne pas déborder
suivre les indications
les recomendations
si non
subir la force
l'assujetissement
l'asservissement
le joug
l'esclavage
la coercition
le préssion
avec les mains liées
le couteau sous la gorge
l'épée de damocles
le chantage
se soumettre
obéir
faire avec
faire comme si
prendre son mal en patience
accepter son sort
marcher au pas
défiler
cacher sa virulence
l'hiver est long
tourner au ralenti
attendre les événements
suivre les ordres
et rire tout de même
élargir le plan vers l'intérieur
et rire encore
sous la contrainte
mais rire encore
comme un fou
mais seul
C'est à l'heure morte
A l'heure ou, les réverbères
Ne savent pas
Si s'allumer
Ou rester éteints
A l'heure ou le temps
Reprends son souffle
C'est à cette heure
Sans heures
Que la poussière
Epouse le vent
Pour éroder
Tout ce qui ne bouge pas
La place vide
De cris d'enfants
Les papiers inertes
Les allées désertes
Les bancs sans amoureux
L'église sans cloche
Les statues sans âmes
Les balcons sans vieilles
Et ma vie sans moi
Le soir venu
J'irais à l'abreuvoir
J'aurais laissé
La tenue de camouflage
Le moment venu
J'iarais d'un pas
Lent et sage
J'irais à l'abreuvoir
Au milieu des fauves
J'irais boire
L'eau précieuse du soir
Le moment venu
Au milieu des fauves
J'irais à l'abreuvoir
Même s'il ny a pas
D'échappatoire
Je me tourne
Je roule
Je me retourne
Encore
Dans la répétition
Je m'arrête
Dans les intervalles
Jusqu'à ce que
La vague suivante
Me retourne
Les balises jaunes
Qui délimitent
Les frontières
Veillent
A ce que je reste
Couché
En attendant
La prochaine vague
Pour que soit
Assuré
La continuité
Retenir son souffle
éteindre le moteur
stopper le temps
être aux aguets
on ne bouge plus
on se fixe
rester immobile
inquietude
attendre
impassible
bouche fermée
dents sérrées
mains le long du corps
angoisse
on regarde
on observe
on scrute
ce qui est fait
de nous
peur
attendre
encore et encore
d'être versés
dans les pièces
sans convictions
dans les pertes
et profits (et fracas)
on absorbe
pour pouvoir
tenir de bout
on se transforme
en meuble
en objet
en rien du tout
phobie
plus besoin
retenir son souffle
on a plus besoin
de respirer
folie
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres