Le ciel
est bas
tellement
las
et les oiseaux
ne sont plus là
pour surveiller
la dernière porte
celle qui s'ouvre
sur le vide
sur le vide du dehors et du dedans
sur
le
vide
qui
installe
le silence
Le ciel
est bas
tellement
las
et les oiseaux
ne sont plus là
pour surveiller
la dernière porte
celle qui s'ouvre
sur le vide
sur le vide du dehors et du dedans
sur
le
vide
qui
installe
le silence
J'ai posé sur le ciel
de ma table
un soleil de mots
j'ai posé
depuis longtemps
une lueur
pour faire chanter
les oiseaux et
agrandir le paysage
j'ai posé une lueur
pour qu'elle lutte
contre le silence
pour qu'elle bataille
contre la nuit
Le ciel
a la main mise
sur les arbres
et cache à l'oiseau
ce qui vient au loin
le paysage
a fait comme les rêves
il a disparu
depuis longtemps
et au milieu de la nuit
les masques
ne servent plus à rien
Le ciel
à ras
servant de manteau
à l'oiseau étendu
sur le fil du rêve indicible
le paysage
sous couvercle
démis
de ses fonctions
et la nuit
qui vient
cette sordide nuit
qui effacera ma voix
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres