Je vais lentement
comme une plante
rampante
doucement
je m'étale
et je m'attaque
au vide
inexorablement
Je vais lentement
comme une plante
rampante
doucement
je m'étale
et je m'attaque
au vide
inexorablement
j'aime à penser
que la lumière
vient frapper
mes gestes fous
et qu'elle leur
donne vie
j'aime à penser
qu'elle fait acte
de création
j'aime a penser
qu'elle me peint
mais moi ?
j'éclaire quoi ?
1- l'impuissance des chutes
et des faux retours
exaspère mes nuits
et l'obscurcit encore plus
chercher à disparaître
dans le paysage
dans les hautes herbes
de ma folie
chercher à glisser
dans l'épaisseure des fuites
chercher à disparaître
pour être
il y a t'il des mots qui sont a moi
il y a t'il un moi qui appartient aux mots
Fuir
s'en aller
a travers les ajoncs et les ronces
s'arracher
du dedans
prendre des chemins escarpés
prendre
de la hauteur
au risque de ne plus revenir
monter
se lester
du poids de sa mémoire
au risque
de laisser
des morceaux
de sois
s'alléger
et
courir
s'alléger
et
s'envoler
Les secousses qui poussent
ma main à s'ouvrir
ces pulsations
ces terribles élans
me surprennent la nuit
parfois même quand je suis endormi
elles me dictent des vérités
que je ne connais pas
et elles se rient
de celles que je connais
alors j'écris la nuit
et les mots
avec leur lumière
éclairent mes jours
Ce matin il pleut
mais pas comme
les autres matins
ce matin il pleut
de la clarté
une clarté
qui illumine les arbres
avec des milliers
de gouttes étincelantes
même l'herbe brille
et moi derrière la fenêtre
je me sens bien
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres