Fatigues
avec de terribles traces
les yeux fermés
sur l'horizon
ou même le vent
pèse
immobile
comme les pierres
fatigues
avec de terribles entailles
Fatigues
avec de terribles traces
les yeux fermés
sur l'horizon
ou même le vent
pèse
immobile
comme les pierres
fatigues
avec de terribles entailles
Plus que jamais
la peau
se tait
de son feu
il reste
des cendres
de ses tremblements
même plus
de frissons
tout
est devenu
lent
très lent
trop
et elle
ne sait même plus
ce qu'elle cache
la porte se ferme
la fenêtre se ferme
mes mains se ferment
mes yeux se ferment
la nuit est là
même la parole se ferme
tout se ferme
se ferme sur rien
Armure
sous la peau
pour rien
comme si
l'ennemi
était à l'intérieur
comme si
il fallait
protéger
le dehors
et moi
qui me croyais
inoffensif !!!
Dedans
à boire
et à manger
comme
dans les rêves
ceux qui fendent
les nuits
mais cela reste
des rêves
et à boire
que du sang
du sang
partout
et
très haut
car tout
s'ouvre
car tout
passe au vert
et il y a
la peur
la peur
de salir
le dehors
La surface
est là
juste avant
le fin
pleine de boue
et la semence
est là
aussi
posée
au hasard
de la lutte
des pierres
et du vent
posée là
juste avant
la reddition
posée là
dans cette immense
faille
ouverte
sur la solitude
obscurité
d'une aube lente
très lente
le ciel pas encore bleu
loin d'être bleu
et moi qui me traîne
et moi qui me haine
à cause du poids de ma cargaison
de nuits
de nuits si longues
si lourdes
qu'elles n'arrivent pas
à mourir
J'ai fait machine arrière
au milieu du socle
là ou les fleurs
s'enflamment
je suis revenu
me mettre un mot
dans ma boite à l'être
Si seulement mes mots
pouvaient s'élancer
sur mes pages
et y poser l'écume
comme sur la plage
si seulement mes mots
pouvaient danser
sur mes pages
caressés par le vent
comme s'ils étaient blé
si seulement mes mots
pouvaient se répandre
à nouveau sur mes pages
j'ignorerais mes peurs
et j'oublierais d'être sage
si seulement mes mots,,,
Mes doigts
Loin de ma main
Dans l’errance
A la croisée
Ma main
Loin de mon bras
Dans une autre errance
Sur un chemin
Ardu
Mon bras
Loin de mon corps
Sans but
A la périphérie
Mon corps
De ci de là
A la recherche
Du noyau
Et ma parole
Chevauchant
L’ échos du vent
Tente
De faire le lien
Écrire
Malgré l’usure
Malgré l’érosion
Malgré les tremblements
Malgré l’éclatement des pierres
Écrire
Malgré le grand éboulement
Écrire
Parmi les gravats
Écrire
A même les décombres